Promiscuité, tension, anxiété, telles sont les circonstances aggravantes des violences conjugales et familiales en période de confinement. Depuis l’adoption par le Gouvernement de mesures exceptionnelles pour lutter contre la propagation du virus Covid-19, les forces de l’ordre constatent une hausse de 30 % des violences conjugales. Partant, le ministère de l’Intérieur a renouvelé sa « pleine mobilisation ».
Pour que les auteurs de violences soient sanctionnés sans délai, le ministère de l’intérieur dans son communiqué de presse (25 et 26 mars 2020) rappelle que la fermeture des juridictions n’est pas un obstacle au traitement de ce contentieux « urgent ». Les audiences de comparutions immédiates sont bel et bien maintenues. Pour protéger les victimes de violences, le ministère précise aussi que le juge aux affaires familiales demeure compétent pour délivrer des ordonnances de protection. Des permanences sont enfin orchestrées dans les tribunaux pour les enfants exposés à une situation de danger.
En amont du système judiciaire, et dans la continuité du Grenelle interministériel contre les violences faites aux femmes, les premières mesures de signalement sont ensuite à nouveau détaillées :
- mobilisation de la police ou de la gendarmerie (17), des pompiers (18) ou du Samu (15) ;
- plateforme internet de signalement des violences sexuelles ou sexistes anonyme et sécurisée, active 24h/24, 7j/7 sur le site suivant : https://arretonslesviolences.gouv.fr/
- enfance en danger (119), ligne gratuite, disponible 24h/24, 7j/7 ;
- violences femmes info (3919), numéro d’écoute national, ouvert de 9h à 19h du lundi au samedi.
En ce temps particulier de confinement, le ministère de l’Intérieur annonce également la mise en place d’un système d’alerte dans les pharmacies, sur l’ensemble du territoire. Parce que les officines demeurent effectivement ouvertes au public en dépit de la crise sanitaire, elles sont des structures d’accueil de premier secours capables d’accueillir et d’orienter les victimes de violences intrafamiliales. Samedi dernier, le 28 mars, une femme s'est d’ailleurs rendue dans une pharmacie de Nancy pour dénoncer des violences conjugales, deux jours après l'annonce de ce dispositif d’alerte et son mari a été interpellé. L'homme, qui a reconnu avoir déjà giflé sa compagne, a été placé sous contrôle judiciaire lundi avec interdiction de contacter la victime et de se rendre à son domicile. Il est convoqué devant le tribunal correctionnel de Nancy le 5 juin.